Le conseil

Le conseil.

Je volais, mes ailes battaient en rythme régulier, au loin le soleil se couchait et m’envoyer ce rougeoiement de couleur. Un trou d’air je tombe un petit peu, deux coups d’ailes pour me remettre dans le vent. Je m’approche de la montagne, j’entre dans la caverne du conseil. Je pouvais admirer les couleurs étincelantes de la décoration. J’atterris en douceur au pied de l’accueil. Le vautour de service me demande mon badge. Je cherche dans mes plumes mon pass, il est encore resté coincé au-dessus de mon pied droit, j’ai un mal fou à le retirer, aie ! Je me suis arraché une plume. Enfin, j’arrive à l’attraper, je la tends au contrôleur qui de son regard aiguisé la regarde et me regarde, me dévissage presque comme ci ce n’était pas moi. Mais si c’est moi, j’ai un peu vieilli, mais c’est bien moi. D’un coup de bec il me rend mon pass, j’entre dans la salle du conseil. Il y a déjà beaucoup de monde, je reconnais dans le coin gauche de la salle les congénères de mon clan, je monte les rejoindre, je n’ai pas l’habitude de marcher, mais il nous a interdits de volée dans la salle du conseil. Je rejoins l’ancêtre, on l’appelle comme ça c’est le plus ancien de notre groupe et il en a vu et fait des choses. Il me donne une accolade de son aile. Je me pose sur mon perchoir qui m’est attribué. La salle se remplit complètement, on ferme les portes. Le président du conseil monte sur l’oratoire. Il nous accueille d’un grand signe de ses ailes. Mes pattes me font mal. J’entends à peine les sujets traités. Je comprends de tant en tant que l’on nous demande notre avis, je fais comme les collègues. Je lève mon aile droite pour dire oui ou la gauche pour dire non. Je suis la bande sans vraiment comprendre le sens des questions. Je suis fatigué et ses paroles lentement m’endorment. J’étais dans un rêve de chaleur de senteur romanesque quand un coup de bec asséné sur mes côtes m’a réveillée, je suis complètement groggy. Les portes de la salle son entrain de s’ouvrir, une queue immense s’est déjà formée vers la sortie. Je me laisse aller encore un peu à mes rêveries, un sursaut me réveille, je suis tout seul, ils sont tous partis, je redescends de mon perchoir. Je repasse devant le contrôleur, il me regard de travers comme me disant ce n’est pas trop tôt. Nous, on va pouvoir aller se coucher.  Je décolle, la caverne s’éloigne derrière, mais au fait c’était quoi le sujet de cette réunion, je n’en ai rien capté et je me laisse planer.

janvier 15, 2015